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Giovanni da Verrazano

Published on 11 août 2010

L’histoire d’amour entre la France et l’Amérique a commencé bien avant que les colons des treize colonies se sentent américains. Et dès le XVIe siècle, les découvreurs français se succèdent sur les côtes du Nouveau Monde dont ils rêvent de faire une nouvelle France.

« Les gens d’ici sont fort curieux et tout parés de plumes multicolores, mais l’endroit est des plus agréable. Situé au milieu de petites collines escarpées, c’est une grande baie. II est tout à fait possible d’y faire naviguer un grand vaisseau... »

Nous sommes le 17 avril 1524. La baie que décrit ce navigateur n’est autre que le futur port de New York. Quant aux collines, elles se nommeront un jour Brooklyn et Staten Island et le pont qui les reliera portera le nom de notre héros : Giovanni da Verrazano. Né dans une riche famille toscane implantée a Lyon mais français de coeur, Jean de Verrazane, comme on I’appelle dans sa patrie d’adoption, a quitté la Bretagne trois mois plus tôt a bord de la Dauphine pour rallier les Indes en empruntant le mythique « passage du NordOuest ». Après une escale a Madère, il est arrivé le 7 mars en vue de l’actuelle Caroline du Nord.

Craignant les Espagnols, il a renoncé à gagner la Floride et a préféré explorer les côtes septentrionales. Parvenu en vue de l’immense lagune qui s’étend entre le cap Hatteras et la côte de Virginie, Verrazane croit y reconnaître la « Mer orientale » menant au Cathay, et la baptise aussitot « isthme de Verrazano » -une désignation qui, reportée sur les cartes, suscitera par la suite bien des faux espoirs.

Naviguant le jour et mouillant la nuit, la Dauphine continue à remonter vers le nord, longeant le Delaware et le NewJersey, jusqu’a ce 17 avril mémorable où Verrazane prendra possession de Manhattan au nom de François Ier, à qui il ecrit : « Nous appelâmes, Sire, cette terre Angoulesme, du nom que vous portâtes jadis, dans une fortune moindre... Quant à la belle baie que cette terre forme, nous lui donnâmes le nom de Sainte - Marguerite, en I’honneur de la princesse votre soeur qui l’emporte sur toutes les dames par la vertu et par l’esprit »